L’art de s’en foutre… avec subtilité : ce que Mark Manson peut nous apprendre sur le changement psychologique

Et si le bonheur ne se trouvait pas dans le développement personnel à outrance, mais dans notre capacité à choisir avec soin ce à quoi nous décidons d’accorder de l’importance ? C’est la promesse, un brin provocatrice, de Mark Manson dans son best-seller L’Art Subtil de s’en Foutre.

Sous ses airs de coup de pied dans les codes du bien-être, ce livre soulève des questions psychologiquement fondamentales : nos attentes, nos valeurs, notre rapport à la souffrance… et surtout, notre responsabilité face à tout cela. Voici ce que la lecture de Manson peut nous apporter, que l’on soit en thérapie ou simplement en chemin vers soi-même.

1. Le piège du « toujours plus »

Manson commence par déconstruire une croyance bien ancrée : celle que nous devons toujours chercher à être plus heureux, plus productifs, plus accomplis. Mais à trop vouloir accumuler du positif, on finit par renforcer… ce qui nous manque.

💬 Vouloir être plus heureux, c’est déjà admettre qu’on ne l’est pas.

La recherche effrénée du mieux peut devenir un piège. En thérapie aussi, cette dynamique est fréquente : vouloir aller bien tout de suite, éviter tout inconfort, chercher une solution rapide. Or, le changement profond ne se mesure pas à la quantité de sourires mais à la capacité d’accueillir la complexité de ce qu’on vit.

2. Savoir à quoi (et à qui) on dit oui

« S’en foutre », dans le sens de Manson, ce n’est pas devenir indifférent. C’est apprendre à sélectionner. Car ne pas choisir ses priorités, c’est risquer de réagir de la même manière à un regard de travers et à un deuil.

👉 Moins on hiérarchise, plus on s’épuise.

L'introspection aide justement à clarifier ses valeurs, à comprendre ce qui mérite réellement notre énergie mentale et émotionnelle. Définir ce qui compte, c’est commencer à se libérer du reste.

3. Accepter que souffrir fait partie du chemin

L’un des messages les plus puissants du livre est peut-être celui-ci : la souffrance est inévitable. On ne peut pas y échapper, mais on peut choisir pour quoi on est prêt à souffrir.

🔥 Le sens naît souvent de la douleur acceptée, pas de son évitement.

Cette idée est centrale !! Il ne s’agit pas d’éliminer toute souffrance, mais de l’intégrer, de l’écouter, de la traverser avec un autre regard.

4. Choisir ses problèmes plutôt que rêver d’une vie sans problèmes

Manson invite à se poser une vraie question : quels problèmes suis-je prêt(e) à gérer au quotidien ? Car chaque choix de vie — carrière, couple, famille — vient avec ses contraintes.

🎯 Le bonheur ne vient pas de l’absence de problèmes, mais de la qualité des problèmes que l’on accepte d’avoir.

C’est un changement de perspective essentiel si vous êtes en quête de clarté. Il ne s’agit plus d’attendre la vie parfaite, mais de s’engager dans une vie qui a du sens, même avec ses parts d’inconfort.

5. Nettoyer ses valeurs (et jeter les « valeurs merdiques »)

Manson fustige certaines valeurs qui nous attirent mais nous vident : recherche de plaisir immédiat, besoin d’être spécial, succès matériel. Ces repères instables nourrissent souvent l’anxiété et l’insatisfaction.

🌱 Les valeurs saines sont celles qu’on peut contrôler, incarner et faire grandir.

Il est crucial de déconstruire les valeurs héritées ou toxiques pour laisser émerger celles qui nous ancrent vraiment : honnêteté, curiosité, courage, bienveillance…

6. Reprendre 100 % de sa part de responsabilité

Selon Manson, même si on n’est pas responsable de tout ce qui nous arrive, on est toujours responsable de ce qu’on en fait. Cette nuance est capitale.

🧭 Ce n’est pas votre faute, mais c’est votre responsabilité.

C’est une ligne directrice puissante : sortir de la passivité, même si c'est dur, permet de redevenir acteur de ses choix et de sa trajectoire, retrouver son agentivité donc, même face à des événements injustes.

7. Accepter sa banalité (et c’est une bonne nouvelle)

Manson rappelle que la majorité d’entre nous ne serons ni célèbres ni exceptionnels. Et c’est justement dans cette banalité assumée que se cache une certaine forme de liberté.

🌿 Quand on arrête de chercher à être extraordinaire, on commence à vivre plus simplement et plus pleinement.

En thérapie, c’est souvent une libération : se défaire de l’exigence de performance ou de perfection pour se reconnecter à soi, sans masque ni pression.

8. Réhabiliter l’échec

L’échec n’est pas une erreur de parcours : c’est une étape du processus. Plus on le fuit, plus on l’alimente. Plus on l’accepte, plus on grandit.

🔁 Échouer, c’est apprendre ce qui ne marche pas. Et c’est précisément ce qui permet de progresser.

Cette idée est souvent un tournant pour mes patients perfectionnistes ou paralysés par la peur de mal faire.

9. Faire quelque chose… même sans motivation

Manson propose une règle simple : n’attendez pas d’avoir envie pour agir. Agissez, et l’envie suivra parfois. C’est ce qu’il appelle le Principe du « fais quelque chose ».

⚙️ L’action crée la motivation, pas l’inverse.

On avance rarement en attendant le bon moment. On avance parce qu’on fait un premier pas. Puis un autre. La motivation, l'inspiration et l'action s'influencent entre elles.

En résumé

L’Art Subtil de s’en Foutre n’est pas une incitation à l’égoïsme ou au désengagement. C’est une invitation à être plus lucide, plus aligné, plus responsable. À faire le tri dans nos attentes et nos priorités. À vivre une vie qui nous ressemble, pas une vie qu’on croit devoir poursuivre.

🗽 Et si, au lieu de chercher à être toujours plus ou mieux, vous appreniez à mieux vous connaître, à choisir vos combats et à avancer avec ce que vous êtes ? C’est justement ce que propose la psychothérapie : un espace pour faire le tri, construire des repères solides, et avancer avec plus de clarté et de liberté 👇

Et si c'était le bon moment pour entamer une thérapie ?