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Un mal qui nous protège

  • Photo du rédacteur: Charlie Pelletier
    Charlie Pelletier
  • 12 juin
  • 3 min de lecture

Et si les symptômes psychologiques étaient une réaction immunitaire de l’esprit ?


On imagine souvent les troubles psychiques comme des « dysfonctionnements » ou des « faiblesses ». Et si, au lieu de voir la maladie psychique comme une défaillance, nous la considérions comme une réaction immunitaire psychologique – une réponse de l’esprit à un déséquilibre dans notre vie psychologique ?


La souffrance psychique comme tentative de défense


Comme notre système immunitaire se mobilise face à un virus ou une blessure, notre psychisme, lui aussi, réagit. Il essaie de maintenir un équilibre, parfois au prix fort.


Un exemple simple : l’anxiété. Elle n’est pas un bug. C’est un système d’alerte, un mécanisme de prévention face au danger. De même, certaines formes de repli, comme la dépression, peuvent avoir pour fonction inconsciente de mettre à l’abri d’un environnement trop menaçant, ou de forcer un arrêt quand tout sature.


Autrement dit, ce que nous appelons parfois “trouble” est peut-être d’abord une tentative de protection.


La production de symptômes n'est pas tout le temps pathologiques. Etre anxieux à un examen ou déprimée à cause d'un deuil ne me semble pas problématique. Ce qui compte c'est l'impact de ces vécus sur notre vie en générale. Ma vie quotidienne tourne-t-elle autour de mon symptôme ? De puis longtemps ?


Une réaction qui peut devenir excessive


Mais comme dans les maladies auto-immunes, il arrive que cette réponse psychique se dérègle :

  • elle peut devenir trop intense (une peur panique pour un danger minime)

  • elle peut se prolonger bien après la menace initiale (un traumatisme qui continue à hanter)

  • ou encore, elle peut être mal orientée, s’attaquant à soi au lieu de nous défendre (culpabilité, haine de soi…)


Dans ces cas-là, ce qui fut au départ un réflexe de survie devient une source de souffrance en soi. Ce n’est pas la réaction qui pose problème, c’est sa persistance, sa violence, ou son inadéquation au contexte actuel.


Il n'est pas question ici de minimiser le vécu mais de le re-contextualiser


"Ai-je toujours besoin de réagir à cette intensité ? Peut-être que mon cerveau me joue des tours ?" me disait un patient anxieux.


Donner du sens au symptôme


Cette lecture change profondément le regard que l’on peut porter sur la symptomatologie psychique. Elle invite à chercher non pas seulement « ce qui ne va pas chez moi », mais aussi « pourquoi cela s’est mis en place », et « à quoi cela tente de répondre ».


La psychothérapie s’inscrit souvent dans cette logique : écouter les symptômes non pas comme des ennemis, mais comme des messages codés, des signaux de l’esprit. Derrière une crise d’angoisse, une colère explosive ou un effondrement, il y a souvent un besoin non entendu, une blessure ancienne, ou une tension interne à reconnaître.


Une lecture qui humanise


Penser la maladie psychique comme une réaction immunitaire psychologique, c’est donc :

  • redonner du sens à votre souffrance

  • reconnaitre la fonction protectrice de vos symptômes

  • sortir d’une logique de pathologisation pure pour mieux vous accompagner dans votre complexité


Ce regard n’annule pas les dimensions biologiques ou neurodéveloppementales de certaines pathologies, bien sûr. Mais il nous aide à ne pas réduire une personne à son trouble.


Il propose l'hypothèse que notre symptôme est peut-être une solution à une problématique passée qui n'existe plus aujourd'hui. A moins que vous fassiez beaucoup d'effort pour entretenir et faire durer cette problématique...


A bientôt

Charlie







 
 
 

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